Astronomiquement,
la Lune Noire se trouve à l’apogée de l’ellipse de la lune,
c’est à dire au point le plus éloigné. C’est le foyer
"vide" de l'orbite lunaire, une sorte d’anti-matière, mais un
point extrêmement sensible dans le thème natal.
Au
niveau mythologique
Dans
la Genèse Biblique
Le féminin
obscur en soi
Dans le thème
astral
Au
niveau mythologique
Lilith est physiquement
mi-femme, mi serpent (ou poisson). On
peut l’associer au mythe de la Sirène, qui avec sa voix
enchanteresse et sa très grande beauté, envoûtait les marins et les
tuait.
Femme
des Eaux, la Sirène est une femme indomptée, ambivalente, qui joue avec
le désir des hommes et reste inaccessible. Elle est le symbole universel
de la femme tentatrice et fatale.
C’est
aussi Mélusine, dans la légende médiévale et Dana, dans
la mythologie celtique.
Dans la mythologie grecque, il existe
de multiples figures féminines sombres et monstrueuses. Ce sont souvent
des femmes ailées comme les Harpies, « celles qui ravissent
et arrachent », ou Echidna, « moitié nymphe aux yeux
noirs, aux belles joues, moitié serpent monstrueux. » selon Hésiode.
L’origine de Lilith remonte
vraisemblablement aux civilisations sumérienne et babylonienne où elle
est un démon masculin, Liliu et féminin, Lilitu.
Dans
la Genèse Biblique :
Dans la tradition hébraïque et
kabbalistique , dans le Jardin d’Eden, ce n’est pas Eve qui a été la
première femme, mais Lilith.
A
l’origine fut Adam et Lilith. Un extrait de la Genèse nous raconte
l’histoire de ces deux êtres :
"Dieu
créa l'homme à son image : male et femelle,
le
sixième jour, Dieu modela l'homme avec la poussière de la Terre
et
insuffla dans ses narines une haleine de vie.
Ainsi
fut créé Adam.
Et
de la même façon Yahvé Dieu façonna la femme.
Ainsi
fut créée Lilith.
Mais
bientôt l'harmonie de l'Eden fut troublée par des disputes incessantes.
En
effet, Lilith se prétendant l'égale d'Adam refusait de s'allonger devant
lui.
Dans
son orgueil et sa rage elle s'éleva dans les airs et quitta l'Eden
en
prononçant le véritable nom de Dieu.
Alors
Yahvé Dieu fit tomber une torpeur sur l'homme, quis s'endormit. Il prit
l'une de ses côtes et referma la chair à la place.
Yahvé
Dieu bâtit en femme la côte qu'il avait prise de l'homme,
et
il l'amena à l'homme.
L'homme
dit : celle-ci, cette fois, est l'os de mes os et la chair de ma chair ;
celle-ci sera appellée femme car c'est d'un homme qu'elle a été prise.
Ainsi
fut créée Eve."
Ainsi,
à l’origine, l’homme et la femme auraient été crées simultanément,
à égalité. Lilith serait la première EveMais Lilith revendiqua à un
moment donné la suprématie au sein du couple ; Adam ne céda pas.
Le conflit s’aggrava jusqu’à ce que Lilith, dépitée invoque le nom
de l’Ineffable. Elle reçut des ailes et s’enfuit du Jardin d’Eden.
Elle s’unit alors à Samaël, l’ange de la Mort. Adam implora le Créateur,
qui envoya trois anges à la recherche de Lilith. Mais celle-ci refusa de
retourner auprès d’Adam. Pour la punir, Dieu lui jeta une malédiction :
100 de ses enfants devraient mourir chaque jour. Touchés par son chagrin,
les anges (en cachette de Dieu) décidèrent de lui accorder tout pouvoir
sur les enfants nouveaux nés, huit jours après leur naissance pour les
garçons, vingt jours pour les filles. Elle avait alors un pouvoir de vie
ou de morts sur les nouveaux-nés. De
plus, elle jouirait d'un pouvoir illimité sur les enfants nés en dehors
des liens du mariage. En cela, on l’a dit instigatrice des amours illégitimes.
Cette
version de la Genèse montre le conflit entre deux êtres, Adam et Lilith,
égaux en tout.
Il
montre aussi deux visions du féminin, Ève et Lilith.
Eve
est l’absolu féminin. Faite à l’image d’Adam, elle est sa compagne
idéale, soumise, fidèle, qui consacre sa vie à l’épanouissement de
son partenaire.
Lilith,
elle, décide de rester elle-même, de ne pas s’aliéner à l’homme
mais elle en paiera le prix, en errant, sans homme et sans enfants.
S’opposant au Très haut, elle vit sa liberté dans les ténèbres, le
royaume chtonien. Enragée, sanguinaire, impudique, elle vivra pleinement
ses pulsions archaïques et les perversions de son désir.
Toutes
deux ne cessèrent de se haïr et se jalouser. Eve enviait secrètement la
liberté de Lilith, et cette dernière enviait son amour (perdu). Lilith
reviendra tenter Eve en s’incarnant dans le Serpent tentateur.
Ce
sont les deux visages de la femme : Eve, la femme au foyer, Lilith,
l’amante et la maîtresse tentatrice (pratiquant la sexualité sans
tabous). Mais Lilith est symboliquement l’accomplissement féminin d’Eve :
devenir elle-même.
Lilith,
première Eve, a été aussi la première femme à s’opposer à son Créateur.
Elle incarne donc une féminité impétueuse, rebelle, une sexualité
active et masculine, avec un profond désir de liberté, qui refuse tout
commandement. Elle est son propre Maître, l’égale de l’homme en
force et en intelligence, l’androgyne. C’est un féminin qui est
difficile à intégrer en soi.
Si
on apprivoise sa Lilith intérieure, on vit pleinement sa nature divine et
sa partie féminine, son Anima. Elle incarne le mystère du vivant, une mémoire
ancestrale, une conscience lucide qui a le pouvoir d’un tranchant, la
volonté radicale d’être soi-même.
Si
on la néglige, elle devient destructrice, magicienne et sorcière,
inconscient démoniaque, elle nous pousse à faire des actes
contre-nature, hors-la-loi, nous inonde de fantasmes ; elle nous
condamne aussi à la solitude, le rejet des autres, « la traversée
du désert », la douleur et le manque. Son insoumission et sa rébellion
peut mener au drame et à la
mort.
Il
y a un prix à payer à toute liberté : certains désirs ne seront
pas exaucés, la maternité sera difficile…
Mais
ce sont des épreuves à traverser pour avancer dans un processus de
transformation personnelle et « devenir soi-même ».
Dans
un thème, Lilith peut apporter le meilleur comme le pire.
A
l’origine, il y a un manque, ce manque originel, relatif à la fuite du
Jardin d’Eden et de cette androgynie. Ce manque peut être viscéralement
ressenti, destructeur. On a « un vide » en soi, il y a
« un trou » quelque part qui semble ne jamais pouvoir être
satisfait. Lilith nous montre Où il se trouve dans le thème.
Là
où elle est située, il y a toujours une ambivalence :
-
Soit le manque appelle une compensation abusive, des excès en tous genre.
Il
y a la volonté radicale de s’identifier aux qualités du signe
et de l’expérience de la maison, et cela de manière obsessionnelle, à
tout prix.
-
Soit le manque est refoulé, on ne veut pas en entendre parler, on ferme
les yeux sur cette partie de nous même qui est pourtant nécessaire et
vitale pour notre évolution. On rejette avec virulence ou inconsciemment
les qualités du signe et la maison où elle se trouve. Mais si on le
refuse trop longtemps, une épreuve viendra nous mettre sur ce chemin.
En
général, on vit les deux cotés, de manière cyclothymique et extrême.
Dans
le thème d'un homme, Lilith montre aussi les types de femmes qui lui font
peur et le font devenir fou. Dans le thème d’une femme, Lilith nous
montre comment elle vit son féminin obscur et comment il s’exprime.
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